samedi 13 octobre 2007

Identifiant et authentification : où est le problème ?!

Bien sûr qu’il y a un de problème !

Comment peut-on imaginer raccrocher tous les actes de la vie quotidienne à un seul identifiant assurant une traçabilité exhaustive.

Informaticien de formation et d’activité, il m’est arrivé de « rêver » à cet identifiant unique qui me permettrait d’être « reconnu » partout, et en tous lieux, sur toute machine numérique !

Puis un jour, des relevés de Carte Bleue, à propos d’ubiquité possible entre Louveciennes et Paris, ont fait la UNE des journaux ! La question était posée. Et j’y ai personnellement répondu NON. Il n’est en effet pas possible de tracer de façon exhaustive tous les actes de la vie quotidienne d’un individu. C’est insupportable !
Mais loin de moi l’idée d’écarter, en l’occurrence, la valeur de preuve bien réelle que le dit individu ne pouvait pas être en même temps à Paris et à Louveciennes.

Aujourd’hui peut’ on continuer à accepter, sans réagir, que des individus mal intentionnés profitent des failles des systèmes d’identification, ici ou ailleurs, pour commettre des fraudes bien réelles sur notre territoire ?

Et bien sûr la réponse, là encore est NON !

Un jour, il y a un peu plus de 100 ans, un nommé Bertillon a inauguré la fiche anthropométrique, à vocation judiciaire, avec pour élément discriminant les empreintes digitales. Depuis lors le procédé est universel et reconnu. Il ne viendrait à quiconque l’idée de s’y opposer.

Cent ans plus tard on a découvert un discriminant aussi exhaustif et plus traçable, l’ADN, car identifiable à l’état de trace infinitésimale et persistant dans le temps. Là encore, en matière criminelle, peu nombreux sont ceux qui s’y opposent.

Plus curieux, personne ne s’oppose à un traceur, certes très spécifique mais néanmoins universel et parfaitement discriminant car unique (par obligation technologique), à savoir la MAC Address obligatoire pour chaque interface communiquant d’un ordinateur voulant se connecter à Internet à travers un réseau Ethernet. Que les internautes en soient prévenus, si on veut tracer leur parcours c’est possible et il suffit de le décider, pas moyen d’y échapper.

Certes 100%, moins epsilon, de nos concitoyens sont et doivent être présumés innocents et ne méritent pas d’être tracés.

Est-ce que l’on doit, pour autant, « protéger » les malfaiteurs ?

Alors comment faire ?

1) Faire confiance à l’Etat, au Gouvernement, et à leurs instances, dont la CNIL, pour garantir à chaque citoyen qu’il ne pourra pas exister en un lieu quelconque un système informatique, ou autre, regroupant la totalité des paramètres concernant son vécu individuel.

2) Laisser libre cours à chaque entité politique, sociale, économique le choix des moyens qu’elle juge nécessaire et suffisant pour s’assurer de l’identité, et de sa traçabilité, des utilisateurs ou clients.

3) Renforcer les contrôles pour que la collusion d’éléments parasites et/ou sans rapport avec l’objet du service concerné ne puisse avoir lieu.

Seuls les esprits mal intentionnés devraient craindre des systèmes d’identification plus performants.

En effet, que la vie serait plus facile si on avait des papiers, dont la CNI en toute priorité, certifiés et reconnus comme tels !

- Avez-vous récemment essayé de louer un appartement ?
N’avez-vous pas été « choqué » par l’incursion honteuse (IRPP, caution, …) dans votre vie privée pour un acte somme toute naturel ?!

- N’avez-vous jamais été surpris par une administration agissant dans le même sens alors même qu’elle devrait être le garant de l’authenticité de votre identité ?!

- Que penser de ces mêmes administrations qui refusent les chèques sous prétexte qu’elles ne savent pas recouvrer les impayés ?! Et qui, par la même, justifient la position de commerçants indélicats qui agissent à l'identique, mais pour de toutes autres raisons !

- De la même façon, pouvons-nous accepter que des individus se présentent à des examens, permis de conduire ou universitaires, sans aucune possibilité de les identifier, sans pouvoir s’assurer que le porteur des papiers correspond bien à ce qui est écrit sur les papiers ?

La carte vitale 2 voit le jour, elle a fait couler beaucoup d’encre pour cause de photo.Elle n’est toujours pas biométrique et nos déficits ne vont pas diminuer !

Nous ne sommes plus assez riches pour pouvoir faire face aux abus et néanmoins nous sommes encore assez riches pour représenter une attractivité suffisante pour l’extérieur.

C’est vital (sans jeu de mots), nous devons réagir et chaque citoyen doit s’en convaincre et faire fi de toute position dogmatique et suicidaire.

Ce n’est qu’à ce prix que la France pourra rester un grand pays généreux et accueillant pour les femmes et hommes de bonne volonté dont nous avons, par ailleurs, fort besoin.

Alors NON à un identifiant unique mais OUI à des identifiants performants et fiables, OUI à des identifiants sélectifs (un pour la santé, un pour l’administration fiscale, un pour le permis de conduire, un pour la banque, un pour …, un pour chaque compartiment de notre vie méritant une authentification certaine et son rapprochement avec notre CNI infalsifiable).

Ce sera la fin de la suspicion permanente car l’espace des fraudeurs en puissance sera miné.
Et alors, enfin, nous pourrons faire confiance, à priori, à tout un chacun.
Et la vie sera belle et confortable.

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